Le 20 septembre, la Région bruxelloise lançait sa stratégie Good Food 2 (2022-2030), adoptée par le Gouvernement en juin dernier. Elle entend faire évoluer toute la chaîne d’approvisionnement, de l’agriculteur au transformateur, jusqu’au restaurateur ou au commerçant pour concilier durabilité, dynamisme économique et emploi de qualité. À Bruxelles, le secteur alimentaire est incontournable dans le paysage économique, et cette nouvelle stratégie met en avant la synergie déjà existante entre la Good Food et la Shifting Economy.
La stratégie Good Food partage avec la Shifting Economy une douzaine de mesures visant à faciliter la transition des acteurs économiques du secteur alimentaire bruxellois. « La transition du secteur économique de l’alimentaire à Bruxelles est incontournable pour basculer vers un modèle alimentaire sain, respectueux de l’humain, relocalisé et saisonnier, ainsi que régénérateur de biodiversité », explique Sandrine Vokaer, coordinatrice des mesures Good Food de la Shifting Economy à Bruxelles Environnement.
Économie locale
Si la stratégie Good Food 2 s’emploie, entre autres, à soutenir la production agricole en Région bruxelloise et à stimuler la demande auprès des consommateurs, les synergies avec la Shifting Economy permettent d’agir sur les autres maillons de la chaîne alimentaire : dans les secteurs de la transformation, du commerce, de la restauration et de la logistique.
« Un repas Good Food est constitué d’un menu équilibré, cuisiné à base d’ingrédients frais, locaux et de saison, bio, qui limite les protéines animales et favorise les protéines végétales, et limite fortement le gaspillage alimentaire », explique-t-elle. Promouvoir la Good Food auprès des entreprises du secteur leur permettra donc de contribuer à la transition de l’économie bruxelloise qui vise, entre autres, à rendre l’économie plus durable et à créer des emplois locaux.
En ce qui concerne les objectifs environnementaux de la Région bruxelloise, le poids des petites entreprises dans le secteur de l’alimentation est tel (deux tiers des établissements occupent moins de 5 salariés) qu’une amélioration de la logistique permettrait de réduire fortement ses émissions dues au transport. Et si la part du bio augmente dans l’offre alimentaire, son impact environnemental diminuera d’autant plus.
Une transition juste
Un tiers de la population bruxelloise vivant avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté, l’accès à une alimentation saine, locale et de qualité est aussi une question de santé publique et de qualité de vie. Or, « l’offre en Good Food est principalement présente au sud et à l’est de la Région », note S. Vokaer. La stratégie Good Food 2 et la Shifting Economy vont travailler en synergie pour accroître l’accessibilité à la Good Food pour tous les Bruxellois. L’accent sera mis sur le secteur de la distribution, via un soutien aux modèles alternatifs de distribution, au développement des commerces Good Food et à l’augmentation de l’offre Good Food locale dans les supermarchés.
Shifting Economy
Pour rappel, la Shifting Economy concerne en priorité 5 ensembles sectoriels : l’agriculture et l’alimentation durable, la gestion durable des ressources (transport, logistique et construction), la qualité de vie en ville et la résilience urbaine, l’e-santé et les industries culturelles et créatives.