Le secteur de la construction est responsable d’une partie importante des émissions de gaz à effet de serre. Afin de réduire significativement cette empreinte, une transition vers plus de circularité s’impose. Les administrations publiques détiennent un rôle central dans cette métamorphose, particulièrement à travers la passation de leurs marchés publics. Plongeons dans les stratégies permettant d’infuser une dimension de circularité dans la commande publique, spécifiquement dans le domaine de la construction.
Développer sa compréhension de l’offre durable
Une première étape pour verdir les marchés publics consiste à acquérir une meilleure compréhension de l’offre durable et circulaire dans le domaine de la construction. Cela permettra d’ajuster avec précision les spécifications techniques et les exigences de vos cahiers des charges pour les rendre plus durables. Peinture écologique, recyclage de matériel électrique et électronique, réemploi et recyclage de moquettes, transformation de terres de déblais en matériaux de construction,… Des entreprises bruxelloises, lauréates BeCircular, font preuve d’inventivité quand il s’agit de rendre le secteur de la construction et de la rénovation plus durable !
Prenons l’exemple de la peinture. Elle génère différents types de pollutions qui ont un impact sur l’environnement et sur la santé humaine, notamment à cause des COV (composés organiques volatiles) présents dans les solvants, ou encore des microplastiques qu’elle contient, et qui vont se retrouver dans l’environnement.
Pour faire face à ces impacts, la marque belge Conscient a créé des peintures circulaires, sans dioxyde de titane ni biocides, sous forme de poudre que l’on mélange soi-même avec de l’eau.
Un autre exemple est celui des moquettes. Aujourd’hui, la plupart des tapis sont fabriqués à base de fibres synthétiques, ce qui, dans un mode de production linéaire, impacte l’environnement. Chaque année environ 1,6 millions de tonnes de moquettes usagées sont jetées en Europe 1. Moins de 3% sont recyclés.
Face à cette situation, Composil a lancé la première filière de réemploi et de recyclage de moquettes en Belgique. Les moquettes sont enlevées, reconditionnées et stockées, puis remises sur le marché ou recyclées.
Selon Jean Minne, administrateur délégué de Composil, « Accompagner nos clients et le marché avec des solutions Impactantes est devenu notre leitmotiv. Incinérer des dalles de moquettes, c’est incinérer du pétrole, ce qui n’a aucun sens. Leur donner une seconde vie et/ou les recycler est nettement plus valorisant pour tous les stakeholders du marché ! ».
Pour trouver d’autres inspirations de projets durables dans le secteur de la construction, découvrez le projet BeCircular.
Intégrer des exigences liées aux matériaux de construction dans les marchés publics
Une manière de rendre les marchés publiques plus durables en ce qui concerne le domaine de la construction est d’intégrer des critères liés aux matériaux de construction dans votre cahier des charges. Voici notre sélection d’outils pour vous y aider.
- L’outil TOTEM
L’outil TOTEM (Tool to Optimise the Total Environmental impact of Materials) 2, créé à l’initiative des trois Régions, vise à réduire l’impact environnemental d’un projet de construction ou de rénovation tout au long de son cycle de vie : de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie du bâtiment, en prenant en compte les consommations d’énergie et l’entretien du bâtiment.
TOTEM permet aux architectes et aux bureaux d’étude de quantifier l’impact environnemental de leur projet et surtout, de le comparer à d’autres solutions pour optimiser leurs choix architecturaux : maintenir plus de ressources en place, intégrer plus de matériaux issus du réemploi, comparer différents systèmes constructifs et matériaux, …
Ainsi, l’outil TOTEM se révèle être un allié précieux pour encadrer les aspects liés à l’impact environnemental des matériaux au sein d’un marché public. L’intégration de son utilisation dans un cahier des charges permet, par exemple, de définir une ambition en matière de d’impact environnemental et de circularité d’un projet et de suivre cette démarche tout au long des différentes phases du projet.
Pour soutenir les administrations dans cette démarche, Bruxelles Environnement a rédigé un guide disponible en ligne détaillant des pistes d’intégration de TOTEM aux différentes étapes d’un marché public. De plus, les administrations de la Région de Bruxelles Capitale ont la possibilité de solliciter l’expertise du Facilitateur Bâtiment Durable. Celui-ci peut fournir des conseils avisés ainsi qu’une relecture pour l’intégration réussie de TOTEM dans les cahiers des charges, l’évaluation des offres et même la participation au comité d’avis. N’hésitez pas à les contacter à l’adresse suivante: guidebatimentdurable@environnement.brussels
2. Le facilitateur bâtiment durable
Bruxelles Environnement met en place différents outils pour vous guider dans la mise en place de vos démarches pour une construction plus durable.
Le facilitateur bâtiment durable est un helpdesk gratuit pluridisciplinaire qui soutient les professionnels du secteur du bâtiment et les administrations publiques. Des expert.e.s sont à votre disposition pour répondre à toutes questions techniques, dans différents domaines d’expertise, et peuvent également relire votre cahier des charges.
Vous pouvez les contacter à l’adresse suivante : facilitateur@environnement.brussels
Le Guide du Bâtiment Durable est un outil bruxellois mettant à votre disposition des informations et actualités relatives à la construction durable. Acoustique, énergie, économie circulaire, eau, matériaux, mobilité,… Des solutions relatives à différentes thématiques peuvent vous être utiles pour rédiger vos cahiers des charges.
N’hésitez pas à les contacter à l’adresse suivante : guidebatimentdurable@environnement.brussels
Conclusion
Voyez toutes les entreprises et outils à votre disposition, le changement grâce à la commande publique est vraiment possible ! Ensemble, rendons le secteur de la construction à Bruxelles plus durable !